Les résultats de la première phase de recrutement des 2000 enseignants d’universités publiés le 13 décembre 2019 suscitent indignation et consternation chez les recalés.

 

Plusieurs titulaires de Doctorat/Phd campent depuis samedi 14 décembre 2019 au  pied de l’immeuble qui abrite le ministère de l’Enseignement Supérieur. Couchés à même le sol pour  certains, et sur des cartons  couverts des pagnes pour  d’autres, ils sont déterminés à mener leur mouvement de grève jusqu’au bout. Ils dénoncent des irrégularités enregistrées sur  les premières listes de recrutement de 1237 enseignants dans les universités d’Etat, publiées le 13 décembre 2019.

Cette publication faisait suite à une instruction présidentielle de recruter 2000 titulaires de ces diplômes en début d’année, laquelle avait donné lieu à un communiqué de presse signé du ministre de l’Enseignement supérieur Jacques Fame Ndongo le 17 avril 2019, portant à l’attention du public l’ouverture d’un site internet dédié. Les irrégularités porteraient sur la présence de  plusieurs candidats  retenus, qui ne seraient pas titulaires de doctorat/PhD, les doublons dans les listes, quelques fonctionnaires retenus, et les âges douteux.

Munis des pancartes, les manifestants exigent leur recrutement ou rien. Ils disent avoir rempli toutes  les conditions et ne trouvent pas de raisonqui pourrait justifier leur recalage. «Tant que nous ne sommes pas recrutés, nous ne pouvons pas bouger. Parce que cela y va de notre vie, de notre destin, et même du sens que nous  avons donnéà notre vie parce que nous l’avons consacré à la recherche universitaire», déclare un gréviste. D’après eux, « ça passe ou ça casse », car à la date du  31 décembre 2019, certains ne seront  plus admissibles au vu de l’âge limite de recrutement qui est de 45 ans.

Plusieurs voient ainsi des années  d’études et de recherchesréduites à néant au profit des candidats non qualifiés. Ils appellent donc au respect des instructions et disent « trop c’est trop.» Cette manifestation est donc pour ceux  frappé par la limite d’âge un dernier espoir  puisqu’ils ne pourront plus être recrutés passé ce délai. L’idée de départ qui traduisait la volonté du chef de l’Etat de réduire le nombre de chômeurs diplômés au Cameroun, tend à se transformer en drame. 

Ces derniers lancent donc  un appel au secours aux autorités compétentes afin que leurs revendications soient prises en considération pour éviter le pire. Parlant du pire, Mme Lekane Brigitte une recalée qui est frappé par cette  limite d’âge, et très courroucée par la situation, et est passée à côté d’une  deuxième tentative de suicide.

Une rencontre avec le Premier ministre Joseph Dion Ngute a eu lieu  le 16 décembre 2019 sans résultats, et la sortie   du  Ministre de l’Enseignement supérieur est toujours attendue.  Les manifestants  maintiennent en attendant,  la pression sur le régime de Yaoundé, et évoquent une possibilité de grève de la faim.

Aïchetou MAKOUET