A l’occasion de la célébration de la 34e édition de la journée internationale de la jeunesse,  L’Ong Un Monde Avenir questionne les raisons de la non-participation des jeunes au processus politique.

L’Organisation Non Gouvernementale militant pour la démocratie et les droits de l’homme au Cameroun a  tenu ce 10 août 2019 à Douala la 2e édition du « forum jeune et citoyen. » Plus de quatre-vingt jeunes leaders associatifs et des partis politiques venus des quatre coins du triangle national ont pris part à cette assise, dans le but d’apprendre  et  de partager leurs expériences. Au cœur du débat, «regard croisé des jeunes sur les processus politiques.» Une thématique visant à susciter un engagement et une participation massive des jeunes aux processus électoraux. Pour des jeunes du Littoral comme ceux d’ailleurs, les difficultés d’engagement politique sont identiques.

 « Le contexte politique est conflictogène, nous  manquons  de culture politique, de  ressources financière, pour pouvoir nous engager. Nos textes et lois constituent également un frein à notre engagement politique car ils sont parfois restreints à une catégorie de personnes », semble être l’idée la plus partagée  par les participants. Ces derniers estiment ne pas être assez pris en compte dans les instances de prises de décision pourtant ils représentent  plus de 70% de la population camerounaise. Les jeunes disent  représenter une masse critique assez forte pour prendre les règnes du pays car c’est à cet âge que nos dirigeants actuels ont accédé au gouvernement. Même si depuis longtemps ils ont été mis à l’écart avec le fameux dicton « l’école aux écoliers la politique au politiciens »

 En plus des raisons sus évoquées,  les jeunes ont également mentionné  le manque de confiance au système électoral comme étant un frein à leur engagement. Une enquête effectuée par Un Monde Avenir auprès des jeunes du département du Wouri en mai et juin 2019 sur la participation électorale  des jeunes  vient d’ailleurs confirmer  cette pensée des jeunes. Ils ont au cours de cette assise déclaré ne plus avoir confiance aux partis politiques d’opposition qui pour eux, manquent de stratégies efficaces pour combattre le  système répressif de Yaoundé.  

Selon Michel Abe coordinatrice national de la plateforme indépendante des jeunes pour la  démocratie et la citoyenneté active (pijedeca) et paneliste à cette activité, les jeunes doivent s’engager par tous les moyens s’ils veulent que ça change. « Les partis politiques que ce soit de l’opposition ou de la majorité, sont à l’image de la société camerounaise rien ne marche et le code électoral camerounais ne prévoit pas de candidature indépendante pour les municipales. »    

 Ce problème  intervient au moment où les citoyens camerounais  s’apprêtent à participer aux élections locales et souhaiteraient être des candidats aux municipalités. Cette contrainte du législateur qui demande à être investi par un parti politique contribue à l’abstention de plusieurs jeunes. Michel Abe estime que «  les jeunes n’ont plus autres choix que de s’investir dans les partis politiques ou de se mobiliser pour le changement du code électoral.

 

 

Aïchetou MAKOUET