L’initiative est de l’organisation non gouvernementale Un Monde Avenir et ce,dans le cadre du projet: Initiative Citoyenne pour le Renforcement de la Démocratie(InCReD).
Qui assure et régule les libertés publiques au Cameroun ? C’est la grande problématique qui a réuni les acteurs politiques, les jeunes et la société civile le jeudi 23 novembre 2017 à Douala. Thème central des échanges, «La dévolution des pouvoirs publics républicains et l’exercice des libertés publiques ». Les libertés publiques «c’est la liberté d’expression, d’association, de syndicalisation… C’est des libertés qui concernent l’ensemble des citoyens sur l’ensemble de la République. Quand on parle de l’exercice des libertés publiques on parle de la citoyenneté. Chaque Camerounais a droit à ces libertés, quelle que soit son opinion» explique la présidente du Cameroon People Party, Cpp, Édith Kahbang Walla.
Au vu de la gestion de la crise qui se vit dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, Kah Walla soutient que le Cameroun n’est plus un État de droit. «Les libertés existent. Elles sont très clairement énoncées dans notre Constitution. Il y a un cadre juridique. La Constitution du Cameroun dit que c’est le peuple qui est souverain, et que nous exerçons cette souveraineté par l’intermédiaire des institutions, c’est-à-dire de la présidence de la République, des institutions entre autres. Il va de soi que, quand ceux par qui nous exerçons notre pouvoir accaparent ce pouvoir au point de violer nos libertés fondamentales, nous devons d’abord mettre fin à leur mandat, à leur intermédiation. C’est notre pouvoir parce que la Constitution ne dit même pas que nous déléguons ce pouvoir, mais que nous exerçons ce pouvoir à travers les institutions
Par conséquent, insiste-t-elle, «si une institution n’est plus en train d’exercer ce pouvoir de manière à respecter nos libertés, on doit mettre fin à cette institution. Je ne soutiens aucun sécessionniste. Je suis pour l’unité du Cameroun mais il faut écouter tout le monde.». Des déclarations auxquelles Jean Ayissi Bessala ne souscrit guère. Ce militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais tranche : «Les libertés publiques ne peuvent être garanties que par les forces publiques. Ces libertés s’expriment dans la République où il y a les lois, votées au parlement. Les libertés publiques ne sont pas assurées par les partis politiques. La dévolution du pouvoir se passe par les élections». C’est aussi l’avis de Sylvie Ndogmo, acteur de la société civile. «Il faut que nous soyons prêts pour le changementet pour ce faire, il faut s’inscrire sur les listes électorales et voter le moment venu.» Le dîner-débat a été organisé par l’Ong Un Monde Avenir.
Valgadine TONGA