Nous jeunes des associations sous cités

Réunis ce jeudi 07 février 2019 à Douala, avons longuement échangé sur la situation de crise qui secoue les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud- Ouest. Après avoir fait le tour de toute la question et écouté des témoignages de nos frères venus de ces zones ou y ayant vécu.

Notons avec regret

-Que la crise née dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis octobre 2016 n’a pas toujours trouvé de solutions à ce jour

-Que la réalité sur le terrain est plus grave qu’on ne le pense

-Que sur le plan économique, cette crise a causé le ralentissement de toutes les activités économiques dans ces deux régions. Les commerces sont fermés, les activités agricoles et pastorales sont au ralenti, les transports sont compromis, la  Cameroon Development Corporation, deuxième employeur après l’Etat est aujourd’hui pratiquement en cessation d’activités,

-Que sur le plan éducatif, des écoles ont été brûlées et continuent à l’être, les enfants ne vont plus à l’école, les enseignants sont enlevés, torturés et assassinés,

-Que sur le plan sécuritaire les populations de ces deux régions ont abandonné leurs maisons pour rentrer dans les forêts où les femmes accouchent sans assistance, et les hommes sont enrôlés dans la milice armée,

Les  séparatistes ont érigé des postes de contrôles sur les routes en alterné avec ceux des forces armées républicaines, les contributions sont exigées des populations.

-Que sur le plan social les jeunes sont enrôlés de gré ou de force dans les milices armées, la délinquance est en hausse en leur sein, la fracture sociale est effective

Que sur le plan politique, trois tendances ont surgit de ces revendication, les fédéralistes, les sécessionnistes qui demandent le retour à la Constitution de 1961, et les partisans de la décentralisation, qui croient qu’il faut renforcer la décentralisation,

Que cette crise a empêché les populations de prendre part à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, et la même situation risque de se répéter pour les échéances prévues pour cette année,

-Que le bilan provisoire fait état aujourd’hui de plus de 100 000 exilés au Nigéria et plus de 200 000 déplacés internes.

Avons constaté

-Que cette situation émane de la sourde oreille faite par le  gouvernement  face à des revendications corporatistes.

-Qu’au-delà de ces revendication corporatistes, un véritable problème d’identité nationale se pose, du fait qu’une partie importante de l’histoire soit ignorée

-Que les différentes commissions créées jusqu’ici dans le cadre de la recherche des solutions n’ont pas pu apporter des solutions efficaces.

Conscients que cette situation qui fait perdre des vies humaines en plus d’autres souffrances infligées aux populations est fortement préjudiciable pour un épanouissement sain de la jeunesse dont l’avenir est désormais compromis, 

Recommandons

Que l’Etat qui reste le seul garant de l’unité, prennent ses responsabilités et engagent des démarches pour établir un bilan véritable de cette crise par une commission composées des hommes politiques et de la société civile

Que la politique éducative soit repensée en intégrant toute la dimension historique du Cameroun

Qu’un dialogue inclusif soit organisé sans délai entre les différentes parties pour y mettre un terme, dans lequel les populations sont écoutées depuis la base, afin que les  solutions proposées émanent de la masse qui vit cette situation au quotidien.

Un  référendum dans ces régions pour déterminer la volonté réelle des populations

Une  décentralisation effective

Une démilitarisation complète de ces deux régions,

L’utilisation effective de l’anglais dans la vie courante pour intégrer toutes les populations

La création des centres de réinsertion pour permettre la réintégration des jeunes dans les circuits éducatif et économique

Fait à douala le 07 février 2019

                                                   

Ont signé