Du pourrissement à l’esquive
Le jeudi 13 décembre 2018, une note signée du Secrétaire général de la Présidence de la république Mr Ferdinand Ngoh Ngoh a été rendue publique, faisant état de la décision du Chef de l’État, de mettre fin aux poursuites devant les tribunaux militaires, contre deux cent quatre-vingt-neuf personnes arrêtées pour des délits commis dans le cadre de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
L’ONG 1Monde Avenir salue cette décision qui non seulement suscite de l’espoir, mais aussi règle partiellement les multiples violations de libertés dont sont victimes depuis plus de deux ans les populations du Nord- Ouest et du Sud-Ouest,
Tout en rappelant que les personnes réellement en attente de l’arrêt des poursuites et même de la relaxe pure et simple sont d’un nombre largement au-dessus du chiffre avancé dans le communiqué.
L’ONG 1MA observe :
- Du pourrissement,
La crise dite anglophone dure depuis plus de deux ans, des organisations de la société civile, des partis politiques et des leaders d’opinions ont attiré l’attention sur les risques de dérives que prenait la situation conflictuelle dans ses débuts en octobre 2016. Ces mêmes organisations et leaders ont prévenu de l’enlisement vers lequel l’inaction concertée nous conduisait.
Le gouvernement a opposé une surdité à tous les appels internes et externes au dialogue, en restant fidèle à la gouvernance par embuscade et par le pourrissement. Le choix de la répression armée a ainsi été fait en lieu et place de l’ouverture d’un cadre de discussion inclusif.
- De l’esquive.
Au moment où la plupart des organisations civiles et politiques nationales et internationales intensifient les appels à la concertation et au dialogue inclusif, le gouvernement fait le choix de l’esquive par des interventions au coup par coup.
On note dans cette logique, entre autres,
- La création de la commission nationale pour le bilinguisme et le multiculturalisme
- La mise en place du plan d’assistance humanitaire d’urgence
- La création de la commission nationale de désarmement, démobilisation et réinsertion.
- L’arrêt des poursuites contre quelques personnes arrêtées.
L’ONG 1MA souligne et interpelle le gouvernement sur l’inefficacité des actes éparses et sporadiques, en lieu et place d’un cadre concerté, coordonné et participatif.
L’ONG 1MA réitère son appel d’urgence à une résolution durable de cette crise qui entraine des centaines de morts et des dizaines de milliers de déplacés, par la mise en place d’une commission vérité justice et réconciliation, comme l’on déjà suggéré le REDHAC, Dynamique citoyenne et plusieurs autres organisations civiles et politiques.
Fait à Douala le 15 décembre 2018
Le Coordonnateur
PHILIPPE NANGA