Nous avons promis Dans une de nos précédentes publications, nous avons fait état des rencontres avec les déplacées internes, organisées par l’Ong Un Monde Avenir dans le cadre du projet Cadre de Réflexion et d’Action sur les Déplacés Anglophones (CRADA) . Nous ouvrons à ce sujet une série dans laquelle seront publiés progressivement les différents témoignages recueillis, tous émouvants les uns que les autres. de vous faire vivre à travers quelques témoignages la situation de certains déplacés internes de la crise anglophone à Douala.Des histoires bouleversantes et riches en émotions ont été recueillis au cours des rencontres d’échanges organisées par l’ONG Un Monde Avenir avec les déplacés internes et les associations locales dans le cadre du projet Cadre de Réflexion et d’Action sur les Déplacés Anglophones (CRADA) .Veuillez recevoir ci-dessous le premier témoignage
TabotAyamba Stéphane: chassé par les incendies.
Please can you introduce yourself? P
Je m’appelle TabotAyamba Stéphane, je suis âgé de 25 ans, originaire de Balikumbat commune située dans le département du Ngog-Ketunjia dans la région du Nord-Ouest. Je vis à Douala depuis 2018 chez un ami. Actuellement je ne fréquente pas et je n’ai pas de boulot. Avant tout je tiens à remercier l’ONG pour initiative. comme le dit un dicton « une simple attention a quelquefois plus d’épanchement d’âme qu’un immense bienfait. »
What really happened?
Lorsque la crise a commencé, j’étais inscrit à Buea en 2e année universitaire et je poursuivais tranquillement mes études. Mais lorsque la crise s’est intensifiée, je suis retourné chez nous à Balikumbat croyant être en sécurité. Mais c’était un vrai calvaire, notre maison à été brulée, mon petit frère a été tué, et mes parents ont essayé de se sauver et actuellement j’ignore où ils se trouvent.
What about yourstudies?
Pour mes études sincèrement j’ignore complètement par où commencer car la situation est très complexe. Lorsque notre maison s’est brûlée, mes diplômes (CAP, Probatoire, et Baccalauréat) sont aussi partis en fumée. Le gouvernement avait demandé qu’on reproduise les certificats, alors je suis repartis dans mon établissement, j’ai rencontré la Principale qui m’a donné une copie de mon attestation. Mais dans la suite du processus, il fallait débourser de l’argent. Rencontrer cinq à sept membre de l’administration, qui m’on demandé de verser une somme de 50.000 frs pour refaire mes diplômes. Par manque de moyen, j’ai arrêté la procédure en plus de cela, l’aggravation de la crise m’a contraint de changer de localité.
What situation do you leave behind in Balkumbat?
La situation que je laisse est vraiment révoltante parce qu’actuellement dans mon village il n’existe plus de jeunes âgés de 18 ans et plus. Ils sont obligés de fuir pour éviter d’être enrôlés par les séparatistes. C’est également une situation terrifiante car des jeunes filles ont été violées et sont actuellement enceinte sans que les parents ne soient connus. Les populations vivent avec la peur dans le ventre, à chaque fois qu’il y’a échange de tirs entre l’armée républicaine et les sécessionnistes, il y’a pas de disposition de protection des civils alors c’est le sauve qui peut. Même si aujourd’hui je suis loin de tout çà, je garde néanmoins des souvenirs que je ne suis pas prêt à oublier d’aussi tôt car c’est dans ces conditions que mon frère est mort. Il à reçu deux balles dans la fuite et je ne saurais dire avec exactitude qui de l’armée et des sécessionnistes est responsable. Voila la situation qui prévaut actuellement chez moi.
How do you living since you are in Douala?
Depuis que je suis arrivé à Douala je n’arrive pas à trouver une activité qui m’occupe vraiment. J’ai essayé de m’inscrire à l’université de Douala malheureusement c’est le même problème qui revient on me demande les diplômes authentiques. J’ai essayé aussi de déposer les demandes d’emploi ailleurs mais à chaque fois qu’on m’appelle, il faut les diplômes authentiques. Actuellement je vis avec un ami qui essaie tant bien que mal de me nourrir. Même si je ne suis vraiment pas confortable dans cette situation, je vis avec.
What are your expectations?
Mes attentes vont dans le même sens que celles de nombreux déplacés internes ici présents, qui se résume à un retour à la paix. Parce qu’ici le mode de vie est différent , nous avons du mal à nous adapter au nouveau contexte. Donc nous voulons simplement rentrer dans notre ville natale et reprendre la vie que nous avions. Moi particulièrement je veux continuer mes études parce que j’avais déjà nourris mes ambitions je voulais continuer en (MBA)(Master of business administration.
Nous appelons le gouvernement à trouver des voix et moyens efficaces pour un retour à la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Propos recueillis par ….
Aïchetou MAKOUET