Après les émeutes dans les prisons de Yaoundé et Buéa les 22 et 23 juillet 2019 suivi des traitements inhumains infligés à certains d’entre eux, le Réseau des Défenseurs des droits de l’Homme en Afrique Central demande que certains membres du gouvernement rendent leurs tabliers
C’est au cours d’une conférence de presse tenue à Douala le 31 juillet 2019 à son siège que le Redhac a fait la synthèse des actes de torture, traitements inhumains et dégradants, suite aux mutineries survenues dans les prisons centrales de Kondengui à Yaoundé et de Buea dans le Sud-Ouest.
Le Réseau rappelle que près de 200 prisonniers ont été enlevés de Kondengui au soir des mutineries, et qu’aucune communication officielle sur la situation de ces derniers n’a été faite. « Pourtant ils sont souvent plus prompts à communiquer pour des faits beaucoup moins préoccupants », dit Maximilienne Ngo Mbé, la présidente du Réseau, avant de demander d’un ton ferme : « Le REDHAC qui se tient solidaire tant sur la forme que sur le fond du rapport de Amnesty international, demande toute affaire cessantes les démissions sans autre forme de procès du Ministre de la Justice, du Secrétaire d’État en charge de l’Administration Pénitentiaire et du Directeur de l’Administration Pénitentiaire.»
L’organisation demande également l’ouverture d’une enquête judiciaire élargie aux membres du parlement, de la Commission des droits de l’homme et des libertés et des organisations de la société civile à l’encontre des agents des forces de l’ordre.
Par la même occasion, le réseau lève les suspicions sur le décès des leaders, Mancho Bibixy, Mamadou Yacouba Mota et bien d’autres tel que annoncé sur les réseaux sociaux en certifiant qu’ils sont en vie. Elle relève tout de même que des éléments en leur possession démontrent à suffisance qu’ils ont subies des actes de tortures physiques, psychologiques et autres traitements inhumains et dégradants, et rappelle que cet acte est une violation des articles 7 du Pacte International Relatif aux Droits Civils et Politiques (PIRDCP) des Nations Unies, et des Directives et Principes sur le Droit à un Procès Equitable et l’Assistance Judiciaire en Afrique de la CADHP).
Le REDHAC a donc interpellé à cet effet, la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) et le Comité des Nations Unies pour les Droits Civils et Politiques (CNUDCP), les invitant à de condamner les actes suscités et d’exiger du gouvernement d’accepter une mission internationale indépendante d’enquêtes sur les graves violations des Droits Humains et exactions qui se sont multipliées sur le sol Camerounais. Afin que les coupables répondent de leurs actes.
Aïchetou MAKOUET