Le procès contre le président des Jeunes du Collectif de Touboro s’ouvre le 8 juillet 2016.
Libérez Célestin Yandal ! C’est le cri que pousse le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac). Célestin Yandal doit se présenter devant la Cour d’appel de Garoua pour «retour citation directe» pour une affaire qui remonte à 2013. Il pèse sur le président des Jeunes du Collectifs de Touboro et conseiller municipal à la mairie de Touboro plusieurs accusations. Il est poursuivi pour complicité de coups et blessures légères sur Issa Barban, l’homme de mains du Lamido de Rey Bouba, destruction et violation de domicile et destruction de l’effigie du chef de l’Etat. Il était attendu devant la Cour d’appel de Garoua le 6 mai 2016, mais l’audience avait été au 8 juillet prochain. On se souvient qu’il avait été condamné à six mois d’emprisonnement au Tribunal de première Instance de Tcholliré.
Pour l’histoire, Yandal avait été placé en détention dans les locaux de la gendarmerie de Ngaoundéré le 30 novembre 2013, où il croyait se rendre pour une rencontre privée avec l’un de ses proches qui travaille à la gendarmerie. «Il rentrait d’un déplacement à Douala où il s’était entretenu le 19 novembre avec des membres du Redhac à propos de violations subies par plusieurs jeunes de Touboro de la part du Lamido de Rey Bouba. Ce dernier avait en effet ordonné aux autorités locales, et notamment au procureur de la République de Tcholliré, l’arrestation de quatorze jeunes de cette localité pour troubles à l’ordre public à Touboro. Un de ces jeunes est mort en détention. Célestin Yandal avait été incarcéré arbitrairement pendant 21 mois dont 16 mois passés à la prison Centrale de Garoua, 5 mois à la prison Centrale de Tcholliré dans le Nord du Cameroun. Pendant qu’il était en prison, sa femme est décédée le 29 janvier 2014 dans des conditions pas très claires. Il avait été libéré le 21 septembre 2015 grâce à la mobilisation de plusieurs associations de Défense des Droits des Défenseurs» narre le Redhac dans une déclaration faite le 30 juin 2016. Le Réseau qui pense qu’il s’agit d’un «acharnement judiciaire» sur la personne de Célestin Yandal souhaite que ce défenseur des droits humains soit restauré «dans ses droits au cours du procès qui s’ouvrira le 08 juillet 2016.» Au gouvernement, le Redhac demande de veiller à ce que tous les procès intentés par le Lamido de Rey Bouba contre Célestin Yandal soient «immédiatement annulés sans condition». L’organisation sollicite également la protection de tous les défenseurs des droits humains au Cameroun.
Valgadine TONGA