LÉGISLATIVES ET MUNICIPALES 2020 : L’ÉPIDÉMIE DU BOYCOTT
Après l’annonce de son retrait des échéances électoral par le Mrc, c’est le Pcrn et le Sdf qui menacent eux aussi de se retirer si certains préalables ne sont pas pris en compte pour garantir le bon déroulement des élections du 9 février 2020.
C’est au cours d’un point de presse donné le 28 novembre 2019 à Yaoundé par le président du Parti pour la Réconciliation Nationale du Cameroun (Pcrn) que la nouvelle a été annoncée. Pendant presque 30 minutes, Cabral Libii président du Pcrn à tenu les hommes de media et l’opinion publique au courant de la position de son parti sur les élections législatives et municipales du 09 février 2020. « Je réitère au président du Conseil Electoral (CE) d’accorder un délai supplémentaire aux candidats pour compléter leurs dossiers, et de veiller strictement à un meilleur déroulé, à l’absence d’une telle mesure visant à rééquilibrer le jeu politique, le Pcrn pourrait se résoudre à ne plus participer aux élections du 09 février 2020 »
Cette annonce vient en appui à un recours introduit au Conseil Electoral le 25 novembre 2019 à l’attention de son président aux fins d’interventions en extrême urgence. Il avait dans cette correspondance suggéré la convocation d’une session d’urgence afin de rouvrir les dépôts de dossiers pour rattraper certaines injustices.
En plus des obstructions administratives orchestrées par le régime pour empêcher aux candidats de son parti de constituer leurs dossiers de candidature déjà annoncé par le Mrc, le président du Pcrn dénonce le délai insuffisant pour la constitution des dossiers « eu égard du fait que 15 jours impartis soit en réalité 11, samedi et dimanche n’étant pas des jours ouverts, dans les 11 jours restant il faut soustraire 4jours consacrés au Rdpc » a t’il fait savoir. Son parti n’entend donc pas participer aux prochaines élections si ces préoccupations ne sont pas prises en compte.
Contagion
Comme une maladie qui se propage, le social democratic front (Sdf) de Ni John Fru Ndi à lui aussi tenu une conférence de presse le 28 novembre 2019 à Yaoundé. La conférence a été animée par le premier vice-président du parti Joshua Osih qui à conditionné la participation du parti au double scrutin par la résolution de la crise anglophone. « Le SDF maintient son plan d’action. Tant qu’il n’y a pas la paix au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, nous n’irons pas aux élections en février 2020 » a t-il déclaré en substance. Au cours de cette conférence de presse, il à fait comprendre à l’opinion publique que, « le fait de déposer les dossiers de candidature ne signifie pas que nous irons à ces élections. Donc, le SDF n’ira pas aux élections législatives et municipales si la crise anglophone perdure jusqu’en février 2020.»
Dans un communiqué signé ce même 28 novembre 2019 par le président du Mouvement patriotique pour un Cameroun Nouveau (Mpcn) Paul Eric Kingue reste dans la même mouvance. Il « interpelle la communauté internationale à veiller au respect par le gouvernement des conditions optimales pour un bon déroulement du scrutin. Faute de quoi, il se retirerait de ces compétitions annoncées »
Rappelons que cette série de boycott fait suite à la sortie le 25 novembre 2019 de Maurice Kamto qui annonçait la non participation de son parti le Mrc aux prochaines échéances électorales.
Ces décisions sont désormais comme une épine dans la chaussure du gouvernement qui est condamné à prendre des mesures urgentes s’il tient à la crédibilité des élections de 2020.
Aïchetou MAKOUET