Drogue: les jeunes s’en préoccupent
À l’initiative de la Pep sans frontière, une table ronde sur la consommation de la drogue en milieu jeune a été organisée ce 12 juillet 2019.
« Je suis un jeune sportif âgé de 25 ans et je prends le Cannabis depuis l’âge de 17 ans. Au départ c’est l’oisiveté qui m’a conduit à cela car je restais tout le temps à la maison et mes parents n’avaient pas de moyen pour m’envoyer à l’école. Aujourd’hui, je pratique le sport et je continu à en prendre parce que ça me procure assez d’énergie et de force. » Ce témoignage, et bien d’autres ont été faites vendredi le 12 juillet 2019 au Siège de la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés (CNDHL) de Douala. C’était au cours d’une table ronde sur la consommation de la drogue en milieu jeune organisée par l’association Pep sans frontière en rappel à la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues qui se célèbre le 26 juin de chaque année. Au cours de cette échange, plusieurs aspects ont été évoqués à savoir les causes, les conséquences, et quelques recommandations à l’endroit du gouvernement en vue de réduire la consommation de ces stupéfiants en milieu jeune.
12000 jeunes concernés
Selon les panélistes constitués de sociologue, anthropologue, et médecin, la consommation de ces stupéfiants est due entre autres à la mauvaise estime de soi, au manque d’emploi, à la dépression, au stress, à la crise sociale etc… Malgré les raisons pour lesquels la drogue est consommée elle reste tout de même nocive pour la santé. Lors de la célébration de la fête de la jeunesse en février 2019, Anatole Maïna, coordonnateur du secrétariat technique du Comité interministériel de lutte contre la culture et le trafic des stupéfiants, organe créé sur instruction du Président de la République, avait déclaré dans les colonnes du quotidien InfoMatin que plus de 12 000 jeunes scolarisés, âgés de 13 à 15 ans, consomment du cannabis. «C’est la drogue dure la plus consommée par la jeunesse, devant le tramadol»,
Pour les panélistes, le cannabis appartient à la classe des hallucinatoires, ses effets sont observés selon la quantité absorbée, la sensibilité individuelle, la consommation avec d’autres produits. Il apporte un sentiment de sédation, d’apaisement, de détachement, une légère euphorie, un bien-être, parfois une hyper-sensitivité. Parfois, il provoque des phénomènes hallucinatoires, occasionnellement très désagréables, angoissants ou violents. Sous l’emprise du produit, la mémoire immédiatement est altérée, la concentration est diminuée, l’apprentissage et la mémorisation sont difficiles. Il a également été démontré au cours de cet atelier qu’il existe trois types de consommateurs de drogue. Pour certains c’est une façon de développer le grand banditisme, pour d’autres c’est un stimulant qui leur permet d’être motiver dans le travail, d’avoir plus d’inspiration dans le travail, ou encore d’avoir plus d’énergie et enfin ceux qui le consomme juste par plaisir.
Face à cette situation criarde qui affecte les jeunes et met en danger la vie de ceux qui sont considérés comme le fer de lance de la nation, il a été recommandé au gouvernement de résoudre ce problème en ayant une approche dualiste qui allie fermeté (loi) et la bienveillance (compréhension et soin). Pour ce faire, ils doivent d’abord sensibiliser les novices pour qu’ils n’entrent pas dans l’engrenage de la consommation, ensuite, interpeller ceux qui sont déjà consommateurs pour qu’ils ne tombent pas sous la dépendance, enfin soigner les toxicomanes et les protéger de la rechute. Ils ont également précisé qu’il faudrait que le gouvernement mette en place un dispositif fort pour traquer tous les narcotrafiquants qui exposent au quotidien les jeunes à la dépendance.
Aïchetou MAKOUET