Le contrôle des parkings payants au centre de la discorde
« le Délégué du Gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala informe le public que la vente des tickets et l’utilisation illicite des remorqueuses sont strictement interdits jusqu’à nouvel avis » Tel est la substance d’un communiqué du délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala, le Dr Fritz Ntonè Ntonè, datant du 26 juin 2019. Le premier magistrat de la ville dénonce la vente de tickets de parkings payants et le remorquage illicite des véhicules sur la voie publique par des individus « non identifiés. » Pour lui, la ville est engagée dans un processus d’aménagement des parkings et aires de stationnement et mène une réflexion sur des procédés modernes de parking payants. Il informe les usagers qu’une fois les activités achevées, ils seront mis au courant du nouveau mode opératoire de parking payant dans la ville de Douala.
Fritz Ntone Ntone met en garde «tout individu surpris en train de vendre des tickets, ou de procéder aux activités de remorquage sera aussitôt interpellé et les tickets saisis, ou sa remorqueuse immobilisée et mise en fourrière».
Ce communiqué de Ntonè Ntonè n’a pas visiblement fait l’unanimité au niveau des communes d’arrondissement puisque dans un autre communiqué rendu public le 27 juin 2019, Lengue Malapa Maire de la commune de Douala 1er s’oppose à cette décision. Il rappelle aux operateurs économiques et usagers de son ressort territorial que « conformément à la loi n° 2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes, les parkings aménagés et matérialisés par sa municipalité continuent d’être perçus par les agents commis.» Le chef de l’exécutif de Douala 1er s’appui sur, la plateforme de collaboration Cud/Cad du 15 mars 2013 prévoyant que la taxe de parking est du ressort des mairies d’arrondissement de Douala (Douala 1er, Douala 2e, Douala 3e, Douala 4e et Douala 5e). Il estime également que « le remorquage d’un véhicule en infraction par une commune d’arrondissement ne pourrait être assimilé en un remorquage illicite.» L’insinuer selon lui, s’apparente à n’en point douter à une incitation et un appel à la révolte contre un service régulier exécuté par une institution communale ayant pleinement la compétence. Il invite donc « tous les opérateurs économiques, usagers de la route en particulier et les populations en général, à rester sereins, à ne pas alimenter la diversion et compte comme d’habitude sur leur bonne compréhension et le civisme. »
Cette bataille par communiqués interposés s’est transportée dans la rue le 27 juin 2019. Dans le quartier administratif à Bonanjo, on a assisté à une rixe entre les agents de la commune de Douala 1er et la police municipale de la Communauté urbaine. Les premiers continuaient de vendre des tickets aux automobilistes en parking, les seconds tentant de les déloger. Et c’est la police qui a intervenu en dispersant tout le monde à l’aide des gaz lacrymogènes et des lances eaux.
Aïchetou MAKOUET