Le voyage du couple présidentiel à Genève pour un séjour privé, remet  à l’ordre du jour la résistance dans les rangs de la diaspora.

Après plusieurs mois passé au pays, le Président Paul Biya et son épouse ont pris l’avion dimanche 23 juin 2019  pour un « séjour privé en Europe » d’après le communiqué officiel. Deux jours après, un affrontement a eu lieu à l’hôtel intercontinental de Genève en suisse, entre une partie de la Diaspora camerounaise regroupée au sein la  Brigade Anti-Sardinards (BAS) et la garde présidentielle. Vraisemblablement c’est ici que le couple Présidentiel serait descendu.  D’après un post d’un des membres de la BAS cet affrontement n’était qu’un avant goût d’une manifestation de plus grande envergure qui se prépare.

 Au lendemain de l’arrivée de la délégation présidentielle en effet, donc le 24 juin,  Brice Nitcheu l’un des éminents membres de la brigade anti-sardinards (BAS)  lançait sur facebook un appel à la manifestation contre Paul Biya pour samedi  le 29 juin à Genève. Une manifestation qu’il a nommée « Opération TOP », autrement appelée  « L’ultime bataille de la BAS contre Paul Biya a Genève »

D’entame du texte d’appel à manifester, il dit « Le vieux tyran Camerounais, après avoir passé des mois au Cameroun sans aller en villégiature, a enfin décidé de venir défier la BAS et la Diaspora Résistance sur leur terrain. Alors que le pays s’écroule dans un abime sans fond, le dictateur est venu en Suisse avec son épouse budgétivore et sa basse-cour pléthorique pour dilapider l’argent des Camerounais pour leurs plaisirs et leurs soins médicaux. Nous irons donc à Genève livrer la bataille à laquelle Paul Biya nous invite. » Dans cette missive de deux pages,  il décrit les raisons de cette marche, et invite le peuple de la résistance partout en Europe de le rejoindre « Venez nombreux ! Venez par air, route, mer, a pieds, en voiture, à vélo, en moto, venez toutes, tous ! La Patrie, ou la mort ! »

Réponse du berger à la bergère,  la riposte  ne se fait pas attendre. Dans un communiqué rendu public le 25 juin 2019, les militants du RDPC se disent prêt à affronter la  Brigade anti-sardinards (BAS) si elles osent nuire au séjour privé de Paul Biya. Ils disent que « en dehors des dispositions prise par l’ambassade à berne, pour sécuriser les locaux et le sillage de l’hôtel intercontinental, nous nous assurerons qu’aucune de leur action malsaine n’aboutisse sur le sol helvétique »  ces adeptes du RDPC mettent en garde tous ceux qui oseront perturber le séjour de leur grand Camarade « nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour stopper leur basses manœuvre,…la récréation est terminée parce que Trop c’est Trop la BAS nous trouvera désormais sur son chemin »

Ces rebondissements remettent au goût du jour la crise post électorale née au lendemain de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. Nombreux sont ceux qui  continuent de l’intérieur du pays comme de l’extérieur de contester les résultats de l’élection proclamés par la  Cour  Constitutionnelle,  faisant de Paul Biya le président réélu du Cameroun pour un 7e mandat. Depuis la publication de ces résultats, le contexte politique est de plus en plus conflictuel. Plusieurs de ces contestataires dénoncent entre autres : la fraude électorale, la restriction des libertés, le musellement des hommes politiques, la mal gouvernance, la mauvaise gestion de la  crise anglophone et revendiquent le départ de Paul Biya.

 Les partis politiques, les hommes de média et la société civile ont plusieurs fois interpellé le gouvernement sur la crise post électorale mais en vain. Bien au contraire le gouvernement à balayé d’un revers de la main toutes les propositions  en optant pour le refus systématique des demandes de manifestations, à l’arrestation et à la torture des manifestants.

Aïchetou MAKOUET