L’interpellation a été faite à la faveur de la journée d’information citoyenne organisée par l’organisation de la société civile Un Monde Avenir.
 
Depuis 2010, la courbe du chômage des jeunes de 15-24 est grandissante. Selon le site actualitix.com, on était à  6,70% en 2014. Le mal prend du terrain quand on sait que la majorité de la population camerounaise est constituée de jeunes. «Les jeunes doivent apprendre à se prendre en charge. Le diplôme n’est pas toujours pour trouver l’emploi dans la fonction publique», faisait savoir Lazare Souob, le député du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) le 12 janvier 2017. Il était face aux jeunes venus nombreux assister à un autre acte de la Journée d’information citoyenne, initiative de L’ONG  Un Monde Avenir, organisation de la société civile. Cette fois, c’est la commune de Douala 3ème qui a accueilli la rencontre.
Dans ses propos liminaires, l’élu Mrc invite les jeunes à s’auto-employer parce que «c’est la solution aujourd’hui. Paul Biya ne peut pas employer tous les jeunes au chômage.» L’interlocuteur dirige les jeunes vers le monde vert, celui de l’agriculture. Un secteur porteur mais mal aimé. Là-dessus, le maire -du Social democratic front- de Douala 3ème, Job Théophile Kwapnang est d’avis. Paraphrasant le chef de l’État dans un de ses discours, il argument : «La terre ne ment pas. Nous avons tous aujourd’hui abandonné nos terres, nos villages pour rejoindre les grandes villes. Vous voyez les jeunes jeter sur les mototaxis. Les jeunes doivent se prendre en charge. Arrêtez d’abord de croire que quelqu’un viendra faire quelque chose pour vous. C’est à vous de développer votre pays.» Le maire demande également aux jeunes de s’informer au maximum sur toutes les différentes offres et formations allant dans le sens du développement des projets personnels.
Insertion professionnelle
Selon Nkembe Menong de la délégation du Littoral du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle (Minefop), l’ignorance est un gros facteur dans le chômage des jeunes. «Sur le plan de l’insertion professionnelle, au Minefop les bourses partielles de formation sont ouvertes vers le 15 mars de chaque année. C’est partiel parce que l’État prend en charge 80% du montant de la formation et la famille, les 20%. Nous sommes aussi choqués parce qu’il y a une bourse ouverte pour les jeunes mais le nombre de candidat attendu est souvent très réduit par rapport à l’offre.» Pour certains jeunes, «c’est une défaillance dans la communication au niveau du Minefop.» Ils dénoncent aussi la corruption, le despotisme dans les administrations, ce qui est contre la méritocratie. Le tableau n’est pas forcément noir. «J’ai bénéficié d’une formation de huit mois avec trente autres jeunes en agriculture», souligne Foe Lembo Armand. Qui demande aux jeunes d’oser d’abord et toujours.
Les journées d’informations citoyennes sont une plateforme de libre échange entre les élus locaux, les politiques et les jeunes.
Valgadine TONGA